BOUDDHA SAKYAMUNI
Histoire et légende
 
En 1896, Cunningham, un archéologue anglais, exhuma une stèle érigée par le roi Asoka (268 av. JC) dans le Parc de Lumbini pour marquer le lieu de naissance du Bouddha.

Ceci est l’un des vestiges historiques prouvant nettement que Bouddha n’est pas un personnage de légende issu de l’imagination créatrice de l’homme.

Le fondateur du bouddhisme actuel naquit le jour de la pleine lune du mois de mai, en l’an 624 avant JC, dans un petit pays au nord de l’Inde, au pied de l’Himalaya, aujourd’hui au sud du Népal.

Son père, Suddhodana, était le roi des Sakyas, sa mère la reine Maya. Dans sa jeunesse, le Prince Siddartha Gautama était connu en tant que Prince héritier et vivait dans le luxe et les plaisirs au Palais Royal de Kapilavastu.

Selon la coutume de l’époque, à ses seize ans, on lui donna comme épouse une jeune princesse belle et digne, Yasodhara. Pendant les douze années qui suivirent, il mena une vie insouciante et heureuse, lorsque, fortuitement,au cours de ses promenades, il fut confronté à la dure réalité de la vie, cette réalité dont son père avait toujours voulu le préserver : la Vieillesse, la Maladie, la Mort et la Souffrance omniprésentes dans le monde.

A 29 ans, aussitôt après la naissance de son fils unique, Rahula, pendant une nuit de pleine lune, le Prince Siddhartha monta sur son cheval préféré, Kanthaka et quitta le palais, suivi de son palefrenier Chandaka. Lorsqu’ils furent bien loin de Kapilavastu, il renvoya Chandaka et Kanthala et décida de chercher la voie vers la lumière, seul.

Pendant six ans, Siddhartha mena une vie d’ascète errant, à la recherche d’une solution aux souffrances humaines. Les Maîtres religieux, qu’il rencontra sur son chemin et qui selon lui, détenaient la clé de sa recherche, avec leurs méthodes et pratiques rigoureuses d’austérité, ne répondaient pas véritablement à ses aspirations. Il décida alors de suivre sa propre voie pour atteindre l’Eveil.

C’est ainsi qu’un soir, trente cinq ans après sa naissance, assis sous un figuier (connu depuis comme l’arbre Bodhi, "l’Arbre de la Sagesse"), sur la rive de la rivière Nairanjana à Bodh Gaya (près de Gaya dans l’ Etat de Bihar, Inde) Siddharta s’absorba dans une profonde méditation.

A la fin de la troisième veille, aux premières lueurs de l’aube, il se libéra de toutes les souillures et impuretés et parvint à la Connaissance Parfaite. Il était devenu un Boudha - Le Bouddha Sakyamouni (Le Sage de la lignée des Sakyas).

Après son Eveil, Gautama le Bouddha prononça son premier sermon devant un groupe de cinq ascètes, ses anciens disciples, dans le Parc aux gazelles à Isipatana (aujourd’hui Sarnath) non loin de Varanasi (Bénarès) dans l’Etat de Uttar Predesh (nord de l’Inde). Dans ce prêche sur le Dharmacakrapravartana-Sủtra (Sermon de la Mise en Marche de la Roue de la Loi / Chuyển Pháp Luân), Bouddha enseigna les Quatre Nobles Vérités (Tứ Diệu Đế).

Depuis ce jour, et durant 45 années, Le Bienheureux se déplaçait et répandait son enseignement à toutes les catégories de gens - rois et paysans, Brahmanes et intouchables, banquiers et mendiants, saints et voleurs - sans faire la moindre distinction entre eux. Il s’élevait contre le système des castes et des groupements sociaux. La Voie qu’il prêchait, était ouverte à tous ceux qui étaient prêts à la comprendre et à la suivre. Il fonda une communauté religieuse dotée d’une constitution démocratique. Il n’exigeait pas de ses disciples une soumission passive à son Enseignement ou à lui-même, mais leur laissant une complète liberté de pensée (Vénérable NARADA, Le bouddhisme en quelques mots, page 6).

Le Bouddha état un être humain. Comme un homme il naquit, comme un homme il vécut et sa vie eut une fin comme toute vie humaine (Vénérable NARADA, op. cit. page 4). A l’âge de 80 ans, il s’éteignit paisiblement le jour de la pleine lune du quatrième mois de l’année lunaire, en 544 av. JC.dans la forêt de Sala, à Kusinara (Câu Thi Na), non loin de Kapilavastu (Ca Tì La Vệ) Il avait atteint l’extinction suprême du Nirvana final, le Paranirvana.

Cependant, la vie du Bouddha historique est entourée de quelques légendes dont il convient de chercher la signification.

Ainsi, une nuit, pendant les fêtes d’été de Kapilavastu, sa mère, la reine Maya, avait rêvé qu’un magnifique éléphant blanc avec six défenses, descendit du ciel dans un halo de lumière éclatante, et pénétra son corps par le côté droit. Au réveil, elle éprouva un grand sentiment de bien-être et sut qu’elle serait mère.

L’éléphant symbolise une force exceptionnelle, une endurance à toute épreuve face aux affrontements. Ses six défenses représentent les six vertus cardinales (paramitas) qui permettent à tout être d’échapper au cycle de la souffrance et de parvenir à l’état de Bodhisattva ("être éveillé"), la générosité (bố thí), la moralité (trì giới) la patience (nhẩn nhục), l’énergie spirituelle (tinh tấn), la méditation-contemplation (thiền Định), la sagesse (trí huệ).

Selon les coutumes indiennes de l’époque, une femme enceinte devait retourner dans son pays natal auprès de ses parents pour accoucher. C’est ainsi que le reine Maya, entourée d’amis et de serviteurs, quitta le palais royal pour entreprendre ce voyage. Elle s’arrêta non loin de la capitale dans les beaux jardins de Lumbini (Lâm Tỳ Ni) pour donner naissance à un bel enfant, le future prince Siddhartha.

La légende rapporte que le nouveau-né fit sept pas, faisant éclore sept fleurs de lotus sous ses pieds, et qu‘après le dernier pas, montrant d’une main le ciel et la terre de l’autre main, il s’écria : "Je suis le guide de l’Univers". La fleur de lotus symbolise la pureté inaltérable. Les sept pas désignant l’Univers : les trois composant du temps (passé, présent et futur) et les quatre directions de l’espace (nord, sud, est ouest). Ils représentent aussi les sept états d’esprit constitutifs de l’Eveil (Thất Bồ Đề phần).

Ce qu’il faut surtout retenir de cette légende, c’est la détermination de la position de l’homme dans l’Univers. Il est le seul capable de se purifier pour parvenir à la Libération. Aussi le Bouddha nous exhorte-t-il en ces termes : "Soyez vous-même votre propre refuge, ne cherchez pas de refuge en dehors de vous-mêmes. Faites du Dharma votre refuge."